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La mode à l'heure du digital

Conseils de coach - mercredi 20 septembre 2017 -

Mélange de mode et de nouvelles technologies, la Fashion Tech suscite de plus en plus l’intérêt des grands créateurs de mode comme des professionnels du prêt-à-porter. Leur but ? Non plus vêtir et seulement habiller mais également apporter quelque chose d’utile dans la vie de tous les jours. Tour d’horizon de cette glamourisation de la technologie.

 

 Des créateurs très inspirés par le 2.0

Comment s’habillera-t-on dans le futur ? Si Paco Rabanne a bousculé l’univers soigné de la haute-couture en devenant l’un des précurseurs en 1966 avec sa fameuse robe en métal fabriquée à la pince et au chalumeau, la révolution qui touche en ce moment le monde de la mode s’oriente également vers l’utilisation de nouveaux matériaux et de tissus truffés cette-fois-ci de nouvelles technologies. La frontière entre le monde de la mode et celui des startups est de plus en plus mince. Et les jeunes talents de la mode tout comme les couturiers plus confirmés comme Karl Lagerfeld et son défilé de femmes-robots lors du dernier show Chanel succombent aux sirènes du digital. Point d’orgue de cette tendance, le Fashion Tech Festival, qui a eu lieu au début de l’été à Paris, et qui a présenté de nombreux exemples de l’incursion du digital dans la haute-couture.

Par exemple, la créatrice Kailu Guan et ses vêtements intégrant la réalité augmentée et qui permettent au mannequin et à la personne la regardant une expérience immersive. Tout cela révèle des animations numériques futuristes avec un smartphone.

D’autres créateurs comme le japonais Kunihiko Morinaga, qui se (re)définit lui-même comme « architecte de mode » présentait en 2016 sa collection "REFLET" dont les imprimés colorés et les motifs kaléidoscopiques ne se révélaient que sous les flashs des téléphones et dans l’obscurité. Utilisant une technique réalisée en collaboration avec des spécialistes de la peinture récursive réfléchissante, le créateur propose de véritables sculptures faites de tissus avant-gardistes.

 

Des vêtements non plus futiles mais utiles

Revenons sur terre…  ces vêtements du futur ne sont plus seulement réalisés pour habiller mais intègrent en leur sein une fonction utilitaire. La chemise connectée Sound Shirt, pour sa part, permet aux sourds et aux malentendants de ressentir la musique. Créée en collaboration avec l’orchestre classique Junge Symphoniker de Hambourg, cette chemise qui rentre dans la catégorie des wearables traduit les sons et l’intensité des instruments en vibrations, ce qui permet au porteur de ressentir la musique répartie sur toutes les parties de son corps.

 

La santé reste un enjeu crucial et prometteur dans l’univers des objets connectés. Et traiter des maladies reste la priorité numéro un pour de nombreux fabricants. La startup Bioserenity fait partie de celles-là et compte bien apporter sa contribution technologie pour soulager les personnes sensibles aux crises d’épilepsie. Située à l’Institut du Cerveau et de la moelle épinière à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Bioserenity a mis au point un T-shirt et un bonnet munis de capteurs biométriques et d’électrodes reliés à un smartphone (du médecin, de la famille ou du patient) qui permettent de collecter des données en temps réel pour adapter le traitement en fonction des résultats recueillis.

 

Qui n’a jamais rêvé de devenir invisible ? Si ce souhait reste évidemment inaccessible pour le commun des mortels, le manteau Kovr, fabriqué par deux artistes néerlandais, permet à son utilisateur de disparaître au moins numériquement. Réalisé avec un tissu métallifère, ce manteau rend votre téléphone indétectable et les puces électroniques invisibles.

 

Sup’Airman n’est pas un nouveau super héros écolo mais pourrait s’en rapprocher. Application liée à un foulard connecté anti-pollution (Wair), elle vous permet de vérifier le niveau de pollution de l’air et ainsi de protéger vos poumons grâce à ce foulard qui est fabriqué avec un filtre enrichi au charbon actif, un filtre électrostatique et un filtre bactéricide.

 

Citizen Sciences, pionnier français spécialisé dans la fabrication de textile connecté et intelligent (Smart textile), s’était déjà fait remarqué au CES de Las Vegas 2014 avec ses prototypes de vêtements connectés. Un exemple parmi d’autres de cette ingéniosité estampillé French Tech, la cuissarde connectée Smoozi qui permet à un cycliste de collecter toutes les données liées à sa santé ou encore son t-shirt connecté embarqué et testé dans l’espace par l’astronaute Thomas Pesquet dans le cadre de la mission Proxima.

 

Les vêtements Courrèges restent dans l’imaginaire collectif synonyme d’innovation et de révolution. Si le couturier André Courrèges fut, dans les années 60, précurseur dans l’utilisation de matériaux différents comme le vinyle et la création de vêtements futuristes, la marque reste en 2017 dans cette même veine innovatrice et avant-gardiste. Le manteau long proposé  par cette fameuse maison arbore discrètement en son intérieur des panneaux chauffants flexibles et alimentés par une batterie rechargeable. Un bouton situé dans la manche permet d’activer la chaleur. 

 

A quand des défilés sous forme de Keynote Apple? Nous n’en sommes pas très loin car de plus en plus de créateurs lorgnent désormais vers la « tech glamour » et la Fashion Tech pour sortir d’un secteur qui a peut-être tendance à tourner en rond. A défaut d’être souvent ridicule, autant rendre le vêtement utile pour soi, pour les autres ou tout autre cause telle que l‘écologie, la santé ou encore l’énergie.